CAMÉLIA JORDANA On peut avoir plusieurs raisons d'apprécier Camélia Jordana. On peut aimer sa voix de velours qui s'est imposée à nous dès son premier album. On peut être séduit par l'intelligence de ses collaborations, au fur et à mesure de sa carrière, avec des artistes comme l'angolais Bonga, Ben L'Oncle Soul, Rone mais également Babx et Laurent Bardaine comme producteurs. On peut être accro à ses apparitions sur les écrans de cinéma. Et on peut même admirer ses prises de positions sur des questions sociales. Qui aurait pu penser qu'une jeune candidate de télé-crochet deviendrait une artiste aussi pertinente, moderne et libre ? FILS CARA Fils Cara et ses collègues Zed Yun Pavarotti et Terrenoire sont en train de faire de la ville de Saint-Étienne la capitale française de la chanson urbaine poétique. Une poésie qui sait aussi, chez Fils Cara, faire place au réalisme. C'est vrai que l'histoire de la ville ouvrière sacrifiée dans les années 80-90 n'est pas toute rose. Comme Bernard Lavilliers, autre Stéphanois, Fils Cara sait extraire la beauté comme la noirceur de la vie et des rapports humains, notamment amoureux. L'artiste est allé chercher dans la syntaxe du rock anglais, de la chanson française et du rap américain de quoi articuler un alphabet nouveau, instinctif, qui dit l'époque autant que le personnage.