Hyacinthe
Pop hardcore et rap sensible, Hyacinthe n’en est plus à bousculer les genres, il a investi un espace musical qui lui est propre. Sa plus évidente qualité, c’est d’abord l’écriture, vive et écorchée. Ce premier album est un disque d’auteur, sans l’aspect formel que peut laisser entendre cette expression, mais avec les vertiges que peut provoquer sa plume lorsqu’elle se plante dans vos tripes ou décroche le cœur. Plonger dans ses textes équivaut à pénétrer ses pensées, à regarder le monde à travers ses pupilles, une immersion dont on sort rarement indemne. On éprouve les cicatrices d’une adolescence tumultueuse, la démission d’un père absent, les cycles infrangibles de ses angoisses et des sentiments fanés… Mais aussi bien sûr l’espoir, l’amour, et le besoin de s’enivrer, de se perdre dans la fête comme si elle était éternelle. En parlant de lui-même, et sans amais prétendre incarner une génération toute entière, il raconte les douleurs et les joies éphémères de la jeunesse de l’époque. « Quelque part dans la ville, les filles dansent sur le bar / je regarde, à travers la vitre, les corps dans le noir / qu’est-ce qu’on va faire de nos vies ? / du cash, des amours absurdes ? Chaque nuit, une vanité de plus… »