Scratch Bandits Crew
Depuis un peu plus d'un an, scratch bandits crew a rejoint les rangs du label Chinese Man Records. Constitué de Supa-Jay, fondateur et compositeur du groupe et de Syr, turntablist chevronné et dépisteur de samples, le groupe a sorti en 2015 son album STEREO 7, et sa version remixée par la fine fleur de la scène française début 2016 (Chill Bump, Poldoore, Proleter, Baja Frequencia, L'Entourloop...)
2017 a été comme une grande année pour le groupe avec une tournée en DJ Set en 1ere partie de Chinese Man (quinzaine de dates), la suite de leur tournée Live avec un show remanié pour l'occasion, des incursions en Asie et en Amérique Latine et surtout un retour sur le devant de la scène avec la sortie d'une série de mini-EPs au printemps 2017 !
2018, c'est le 12 Octobre 2018 que Scratch Bandits Crew sortent leur album et feront l'honneur de présenter ce nouvel opus à la cité phocéeenne dans le cadre du festival Meltin Art 2018
Chill Bump
Formé en 2010 à Tours, Chill Bump est un duo d’un nouveau genre. D’abord parce que la relation entre Miscellaneous (rappeur) et Bankal (producteur) n’est pas banale : formé au collège, lorsque Miscellaneous débarque d’Angleterre où il a passé son enfance, Chill Bump est suspendu depuis l’origine entre les mondes francophones et anglophones. Mais aussi parce qu’avant d’exister en tant que duo, le parcours des deux compères était déjà solide : DJ et producteur, Bankal s’est fait remarquer dans les championnats IDA et DMC, tandis que Miscellaneous enchaînait les dates avec plusieurs formations. Leur rencontre ne pou- vait être qu’explosive.
Ca s’entend, ça se ressent. Au fil des EPs, verbalisant en anglais sur beats aérés, tantôt nuageux et tantôt acéré, Chill Bump s’est inventé un univers et trouvé une cohérence qui le placent dans un ailleurs musical improbable, à la croisée de mille influences, de mille envies. Une veine originale qui a attiré l’attention de Wax Tailor ou C2C, pour qui ils ont ouvert des scènes.
Avec Ego Trip, le nouvel album du duo, cette veine artistique qui a souvent opté pour le format court se déploie sur enfin long format – même si la tracklist de 11 titres demeure suf- fisamment resserrée pour conserver sa cohérence.
A l’inverse d’une majorité de rappeurs pour qui le terme « Egotrip » ne renvoie qu’à une forme de texte vantard, le titre doit être pris ici dans son sens premier : « Ego Trip, c’est à dire, littéralement, un voyage de l’ego », précise Miscellaneous. C’est la clé de l’album : de la lumière à l’obscurité, le disque évoque un voyage singulier, appuyé sur des débuts naïfs pour traverser le spectre des émotions humaines, du fantasme à la déception, de la haine au combat, pour se terminer sur les notes d’un crépuscule.
Capable de varier les registres, de passer du revendicatif au narratif pur, le rappeur, tour à tour calme ou sentencieux, fait littéralement corps avec la production qui lui renvoie la pareille. Tenue par des rythmiques solides, habitée par un souci du détail, la composition souple s’évade des classicismes par le truchement de codas gracieuses, de gimmicks mar- quants, de structures discrètement bosselées et d’un art du sampling qui va chercher son sel au-delà de la soul ou du funk de rigueur dans ce genre d’exercice.
De la lumière aux ténèbres. Plein de relief, tantôt raide, délicat ou doucement expérimental, soutenu par un mix efficace qui rend gloire à la qualité de la composition, Ego Trip est indé- niablement la livraison la plus marquante du duo. Un disque frappé par la nuance.
Par Thomas Blondeau