GISELE PAPE
Gisèle Pape aime le lever du jour, cette petite suspension bleue pendant laquelle les oiseaux cessent de chanter pour quelques secondes. Mais elle se lève toujours trop tard. Alors, triste, Gisèle Pape s’en va dans sa pièce à musique. Parce que chez elle, Gisèle a une pièce à musique. Et dans cette pièce, Gisèle n’est plus triste, n’est pas joyeuse non plus d’ailleurs, Gisèle est. Concentrée, parfois studieuse, parfois buissonnière, mais elle est, dans son monde, à la recherche de ce qu’elle croit être bien.
Gisèle Pape est aussi musicienne professionnelle au service de pièces de danse et théâtre. Régisseuse lumière également. Et puis ex-réalisatrice de films expérimentaux. Elle a quelques diplômes : du conservatoire en orgue liturgique, en chant aussi et puis ne sait plus si elle a un diplôme en guitare, synthé et ordinateur, mais en tout cas elle en joue. Elle est aussi diplômée de Louis Lumière pour sa partie cinéma et a eu un jour mention au bac dont elle est fière.
Dans sa pièce à musique il y a beaucoup d’images. Une femme russe en toque verte qui la regarde mystérieusement, une plume de paon, une photographie de Munch avec un nu et un oeil, un flyer jaune de Copenhague, des pellicules et des pelotes de fil. Parce qu’une chanson, ça se tricote.
LEILA SSINA
Leïla Ssina évolue dans un monde fou où Barbie tapine alors que les vaches se font interner et où le jeu de l’amour s’apparente plus à une partie de touché coulé qu’à une promenade de santé. Elle nous croque le tableau de sa vie et de son univers avec ses beautés et ses travers.
Goël
Goël est un animal curieux qui a fait son nid sous un crâne il y a quelques années pour y écrire des chansons pop aux origines troubles et multiples. Dans certaines contrées le goël est un goinfre, et c’est dans cet appétit débordant de musiques et de littératures que se sont forgés des textes, des harmonies et des arrangements aux souvenirs teintés de folk, de musique classique, de jazz, de rock et d’expérimentations contemporaines.Goinfre et sans fard : l’animal ne s’ébat qu’en acoustique. Seul ou accompagné de quelques congénères, il aime les vibrations directes. Que sa voix se promène l’air libre. Du monde qu’il sent autour de lui ses textes ne gardent qu’un strict nécessaire : des fables, des jeux, des questionnements et quelques paysages. Un univers fait d’étrangetés et de mélodies qui prend forme à l’automne 2015 dans un premier EP cinq titres.
L’année 2016 est pour lui chargée de concerts en région Parisienne (Canal 93, l’ACP Manufacture Chanson...) ainsi qu’en Bretagne, à Nantes, Angers, Tours etc...
Ben Mazué
L’âge de la maturité. Trois ans après son premier album, Ben Mazué revient avec un deuxième opus empreint d’une sincère simplicité. 33 ans est une mise à nu pudique et poétique. L’acceptation de soi, la vie conjugale, le deuil, la paternité mais aussi la retraite ou encore la première fois... Toutes les étapes de la vie sont croquées sans tronquer ni tricher.
Avec une écriture juste, l’auteur s’attaque aux a priori et les dégoupille un à un. Écouter ses angoisses, c’est vieillir (L’Onde). S’accepter pour avancer (Chamallow). Faire des enfants ce n’est pas que indispensable (Oui oui). La tristesse liée à l’absence ne vient pas tout de suite mais dure longtemps (Vivant). Les filles à papa brillent plus qu’elles ne scintillent (Ruby). Les couples qui durent finalement sont ceux qui cultivent l’amour (Peut-être qu’on ira loin).
Pour arranger ces tranches de vie, Ben Mazué s’est entouré d’un Niçois, comme lui. Medi (Charlie Winston) a su donner une nouvelle naissance aux morceaux. Il n’ajoute pas, ni ne soustrait, il résout.
Puis viennent les cinq âges, qui racontent cinq tournants. Au corps qui se donne pour la première fois (14 ans), succède l’enthousiasme du vingtenaire confronté à l’usure de la trentenaire (25 et 35 ans). Puis, un vent de révolte souffle contre la retraite (54 ans) avant qu’une brise de sagesse (73 ans) ne vienne refermer cette grande frise (in)temporelle.
Ce voyage à travers les années a été confié à Guillaume Poncelet (Ben l’Oncle Soul, Gaël Faye) qui a su comprendre les mots et les mélodies sans les brusquer. Le résultat est une élégante osmose qui fait autant sourire que pleurer. De l’essence de naïf tachetée de mélancolie.
Pour La Réconciliation, Ben Mazué a également sollicité les talents de Bruno Muschio (Bref) pour son rythme des mots et des images (il a aidé à la réalisation des clips des âges); Pour 73 ans, on retrouve Clément Simounet (a.k.a. Nilem), acolyte des premières heures et sans aucun doute des prochaines. Et Lenox (Opening Act) qui, depuis l’île de Ré, a transformé un “on ne sait pas quoi” en un Ruby inspiré.
Ben Mazué, est un auteur compositeur interprète, après un premier album éponyme (Sony/Columbia), il a sorti un EP La Règle des trois unités remarqué par la critique.