On ne présente plus Big Red : le fer de lance du ragga hexagonal est présent sur toutes les scènes urbaines
depuis bientôt 25 ans. Pionnier, explorateur et expérimentateur musical, il ne s’est pas contenté de
propulser le dancehall sur le haut de la scène au sein de Raggasonic, mais a aussi toujours voulu donner son
énergie, son flow et sa tchatche inclassable (et inclashable) à pousser de nouveaux sons, en cross-over sur des instrus hip-hop, ou jouant sur toute la mosaïque sonique post-rave de Londres: jungle, garage, dubstep ou grime.
Big Red a le regard constamment tourné vers le futur et son paysage musical en mutation constante.
Apres 4 albums solos, et un retour en force de Raggasonic en 2014, Big Red revient avec Crossbreed, album trippy, ode à la défonce assumée aux accents nihilistes et positiviste radical. Il y réaffirme son amour du ghetto à travers ses beats dépouillés et fracassants, puisant son inspiration dans le Screw, qui enflamme le hip hop du sud des Etats Unis et ses représentants de plus en plus audacieux. Il s’y fait aussi plaisir en laissant une place à la chaleur des basses Yardies, jouant sur le mélange explosif d’un hip-hop cru et de dub puissant, soigneusement peaufiné par son comparse Telly (Brigante Production, plus connu sous le nom de Bigga Ranx), qui pose ici des instrus hybrides ou les envolées lyriques et le flow hardcore de Big Red se diffusent dans des nappes de fumée épaisse, invitation à se joindre à la dance !
Coté live, on retrouvera l’infatigable MC dans son élément naturel, hypnotisant les foules par son flow unique et sa capacité à l’impro.

De scène en scène, de freestyle en freestyle, de compilations en apparitions (sur le quatrième album de Supreme NTM notamment), Busta Flex croise Kool Shen, qui réalisera son premier album éponyme chez Warner Music, le premier disque à porter la mention « IV My People », un collectif à l'époque. L'album définit la vision du hip hop de Busta Flex mais marque aussi ses premières collaborations poussées avec le duo de producteurs Madizm et Sec.Undo. Le succès est au rendez-vous et Busta Flex est disque d'or. Dans la foulée, il assure la première partie de la mythique tournée de 1998 de Suprême NTM et s'affirme comme un véritable artiste de scène, précis dans sa technique, souple dans son geste et à l'énergie communicative
A l'heure où le disque panique, où le rap français ne sait plus quelle tendance suivre et attend qu'on lui montre la voie, Busta Flex a l'avantage. Depuis ses premiers pas, son « format », c'est lui qui l'a choisi, construit même. Busta Flex est un adulte et un amoureux du hip hop, celui qui surprend à chaque tournure de rime, celui qui sait faire sauter les dancefloors, celui qui sait se faire écho à la réalité (et non au fantasme) de la rue et celui qui sait faire briller les rappeurs qui le défendent.