Avec ZIMLYA direction la Russie et la rébellion soviétique des années 1970. Noëmi Waysfeld & Blik (« regard » en yiddish), ré-interprètent les chants des bardes Vladimir Vyssotski ou encore Bulat Okudjava, qui ont contesté en musique la censure et l'oppression d'une certaine époque. Le groupe se ré-approprie le tango, les sensualités balkaniques, le flamenco, le classique slave ou la fougue gypsy, pour en retirer sa propre énergie, sa propre ligne. C'est en déclamant ces chants en russe et pour la première fois en français que Noëmi Waysfeld nous invite au voyage. Il semble tout naturel de passer dans ZIMLYA d'une évocation pudique du Strange Fruit de Billie Holiday à une tachycardie fulgurante du grand poète Vladimir Vyssotski (Mes Mains) d'entendre un cante flamenco de Diego el Cigala entonné en russe (Soledad) et une ballade de Goran Bregovi? servir de support à une bouleversante déclamation en français (Absence) Un nouveau départ pour Noëmi Waysfeld & Blik toujours prêts à se plonger avec une inventivité sans pareil dans des domaines qu'on croyait sanctuarisés ou condamnés à une reprise servile. Le tout, avec une idée simple en tête : faire vivre une langue et des musiques bien au-delà de leur public habituel, pour séduire aussi bien les amateurs de jazz, de musique classique et d'émotions pures De nouveau ciselé dans un écrin acoustique, en compagnie des trois musiciens de Blik, ZIMLYA (« terre » en russe) apparaît comme le disque le plus personnel de la chanteuse, en un geste infiniment gracieux, le plus beau et le plus abouti et Noëmi Waysfeld, comme une artiste engagée corps et âme dans une musique à la croisée de tous les chemins, multiple et unique.