"Se résigner ou se révolter". Sans le savoir, tel était déjà le leitmotiv de ce collégien de quinze ans qui commençait à gratter des idées sur papier entre deux cours ennuyeux. La radio déjà débranchée car déjà baigné dans la musique underground, hip hop, rock, reggae, les textes sont testés et arrangés pour couler sur la musique. Loin de l’égocentrisme environnant des auto-revendiqués « artistes », un pseudonyme s’impose : Kiddam (pour quidam). Premières scènes locales, premiers morceaux construits et une plume qui se conscientise de plus en plus. Puis vient l’époque des premières maquettes, de la rencontre avec la programmation et des premières compositions. Un travail dans l’ombre jusqu'à une première sortie sur vinyle pour présenter 3 titres. L’année suivante, Kiddam propose directement un premier album complet intitulé « Etat des lieux choquant ». Tout est résumé dans le titre, le public et les médias spécialisés comprennent tout de suite qu’ils n’ont pas à faire un énième rappeur fixé sur son nombril. Quelques mois plus tard, on voit débarquer une déclinaison de l’album avec des invités de tous horizons pour « Des Choses à Dire ».
Puis, les tripes s’expriment. La plume consciente devient militante. Kiddam se lance dans un projet énorme dont le seul titre va lui révéler la puissance de la machine politico-médiatique : « Délepenisons ». Ce qui a gêné les sphères ? Contrairement au titre, il ne s’agit pas de s’attaquer au personnage d’extrême-droite, mais à l’ensemble des partis politiques qui picorent dans le programme du Front National et au climat discriminatoire. Toutes les vérités sont-elles bonnes à dire ? Kiddam a trouvé la réponse une fois le bilan de ce projet rédigé. Une compilation et un reportage d’1h40 (Zoxea [Sages Poètes de la Rue], La Rumeur, La Brigade, Koma [Scred Connexion], La K-Bine, etc…) pour finalement pouvoir conclure qu’une parole unique est tolérée. Distribution impossible, concerts et débats publics annulés et mêmes parfois interdits. Découragé par un manque de liberté d’expression ? Non, définitivement déterminé à poursuivre le chemin sur la voie de la sincérité. Parallèlement, Kiddam continue à prendre la route, des plus petites salles à d’autres plus prestigieuses comme le Bataclan et le Zénith de Paris. En 2009 sort un véritable second album « La Toile de Pénélope », dont le titre est une métaphore qui logiquement annonce cette poursuite de l’expression. Un album distribué à échelle nationale et très bien accueilli par la critique.
Pendant l’exploitation de cet album, Kiddam rencontre des musiciens et décident ensemble d’adapter tout ce travail à travers guitare, basse, batterie, violon et clavier afin de partir à la rencontre du public partout en France, sous le nom KIDDAM AND THE PEOPLE. Un univers unique dans le paysage musical français, par ses différentes sonorités, rock, reggae, jazz, classique et électro en préservant la force orale du rap. Ce qui ne pose pas un cout d’arrêt à la musique de programmation puisque Kiddam poursuit la création de morceaux à base de samples et de synthés…
- En savoir plus
- Voir l'événement Facebook