Rubin et le paradoxe
Rubin est un magicien. Au propre comme au figuré. D’une part parce qu’il réussit une alchimie rare entre musique électronique et chanson. D’autre part parce qu’il a commencé sa vie de jeune homme en poursuivant son rêve d’enfant, à savoir devenir magicien, certainement inspiré par un père féru d’astronomie. Il ira même jusqu’à s’inscrire à l’académie de magie à Paris. Pourtant c’est la musique, son autre passion, qui devient vite l’activité principale, et même le métier de cet alchimiste du contrepied : il compose, écrit et joue pour le théâtre et la mode, ainsi que pour d’autres artistes interprètes. Pour lui, faire de la musique est une nécessité, mais enregistrer un disque n’est pas
encore un besoin.
Mais Rubin est aussi un homme. Les affres et les beautés de la vie le concernent comme tout un chacun, du deuil à la naissance, et l’inscriront dans l’urgence d’une création plus personnelle. Son premier EP ouvre les vannes de la création en son nom propre. Il lui faudra attendre la fin d’une tournée de près de deux ans des Jeux de l’amour et du hasard de Marivaux pour aboutir son projet. La bonne fortune défie toujours la logique chez Rubin, qui prend un malin plaisir à être là où on ne l’attend pas.
La fréquentation du théâtre lui a donné l’habitude de se mettre au service du texte, et des auteurs comme Koltès, Racine ou Copi l’ont autant influencé que certains musiciens. Ses références musicales piochent d’abord dans les disques des 70s que ses parents écoutaient : Pink Floyd, Moroder, Alan Parsons Project. Il y ajoute son goût pour les jeunes gens modernes des 80s, de Taxi Girl à Bashung. Nappes et boîtes à rythme sont autant de tours de passe-passe que réussit ce maître es dualité entre ses deux décennies d’inspirations.