La nuit des lanceuses d'alerte

Car en plus de permettre à nos dirigeants d'écarter du circuit quelques uns de leurs anciens et encombrants associés, les mouvements du Printemps arabe ont autant représenté un tremplin qu'une caisse de résonance inespérés pour les scènes alternatives locales. Et comme si être un artiste électro dans une société traditionaliste ne suffisait pas, ce sont les femmes qui ont, face au patriarcat, incarné ce changement.

Des femmes que cette Nuit des Lanceuses d'alerte célèbre, puisqu'à la racine des mouvements musicaux se trouve bien souvent la révolte.

Missy Ness:
Se définissant comme DJ, agitatrice, Globe-trotteuse , Inès aka Missy Ness symbolise toute la richesse d'une génération élevée entre les deux rives de la méditerranée. Parisienne de naissance, Tunisienne d'origine, l'artiste choisit d'aller enrichir ses accointances hip-hop, Drum'n'bass et Jungle auprès des musiciens du pays d'origine de ses parents. En ressort un titre de première femme DJ de Tunisie, obtenu à grands coups de sets injectant un peu d'orient dans la musique mondialisée, ou un peu de mondialisation dans la musique orientale, c'est selon.

Deena Abdelwahed:
Issue de la scène jazz tunisoise - non ce n'est pas une faute de frappe - Deena Abdelwahed se tourne rapidement vers la musique électronique et rebrousse le chemin de Missy Ness. Lieu de villégiature d'une flopée de ses fans les plus éminents, la France lui permet ainsi, en plus de signer chez les omnipotents Infiné, de contourner les contraintes économiques, administratives et morales de la vie de dresseuse de platine en Tunisie. C'est néanmoins toujours avec un oeil sur l'actualité culturelle et sociale tunisienne que la musicienne écrit tranquillement son histoire musicale avec un premier EP à paraître début 2017, et surtout un live avec des projections à 360 réalisées par son amie WAF pour cette Nuit des Lanceuses d'Alerte.

Nur :
Autre symbole des soulèvements à l'oeuvre dans dans le monde arabe : l'Egypte qui a vu sa scène underground se nourrir de la révolution pour faire émerger des artistes telles que Nur. Résidant désormais chez les voleurs de Pierre de rosette -le Royaume-Uni - Nur y apprend et y questionne le rapport musical de l'humain à la machine. Des machines avec lesquelles la relation se passe plutôt bien car c'est avec leur aide qu'elle vient mêler musique concrète, arabe et électronique pour un ménage à trois auditif live que pimenteront les projections à 360 de la grande salle de la Gaîté Lyrique.

SkyWalker :
Au risque de décevoir ceux d'entre vous qui sont plus portés sur le sabre laser que la boisson, la palestinienne Sama Abdulhadi aka SkyWalker n'a jamais vu un seul épisode de Star Wars. Pourquoi ce nom alors? Tout simplement parce qu'en arabe, Sama signifie Ciel et que son père buvait exclusivement du whisky Johnny Walker, CQFD. Elevée en Cisjordanie, Sama s'illustre par un anticonformisme qui la pousse à aller fréquenter les scènes techno de Beyrouth et Londres pour finir au Caire où elle oscille actuellement entre design sonore pour le cinéma et composition de musique pour son projet personnel.

Un dernier conseil, si vous cherchez DJ SkyWalker sur Google, ne cliquez pas sur le premier lien.

GRANDE SALLE
OUVERTURE DES PORTES 23H30
FIN DU SON 5H30
Accès gratuit aux installations de Lanceurs d'alerte sur présentation du billet (du 12 au 29 janvier).