Stravinsky, schnittke, chostakovitch, janacek
le rapport des compositeurs au quatuor à cordes a souvent été de l’ordre de l’intime. c’est tout particulièrement vrai pour le programme de ce concert. janacek nous a confié à travers ses quatuors ses passions amoureuses, donnant à ces pages la force de véritables petits opéras. chostakovitch, bridé par le régime stalinien, cachait dans ses quatuors ses trouvailles musicales les plus audacieuses. stravinsky a concocté une musique détonante, dont les flonflons, s’ils ne nous sont pas étrangers, semblent néanmoins évoquer l’orphéon d’un pays lointain. schnittke enfin, d’un naturel tourmenté et victime de plusieurs attaques cérébrales, répond à la fragilité de l’existence par une musique urgente et forte.
ces compositeurs ont aussi en commun une certaine science du collage et de la citation : musiques anciennes ou populaires luttant contre un langage moderne et acéré, musique traditionnelle juive, mélodies de la langue parlée… ainsi, ces compositeurs ne se sont pas préoccupés d’être «modernes » ou « avant-gardistes » et n’ont pas refusé l’héritage musical des siècles passés, bien au contraire ils ont su l’utiliser en faveur d’une dramaturgie irrésistible et poignante.
la presse en parle
le quatuor béla fascine l’auditoire avec un programme moderne russe et tchèque. une performance sans faille et une grande profondeur dans l’interprétation. resmusica