L'histoire de la musique populaire est faite de ce genre d’instants : 1er juillet 1998, l’orchestre du Buena Vista Social Club attaquait la chanson Chan Chan sur la scène du Carnegie Hall de New York. À la tête du band, panama sur la tête, un homme hilare de quatreving- dix ans. Il s’appellait Máximo Francisco Repilado Muñoz, plus connu sous le nom de Compay Segundo. Si le reste de la planète tombe amoureux du chanteur et de sa musique à cet instant précis et par la magie des caméras de Wim Wenders, il faut savoir que Compay Segundo était déjà vu comme le maître du “Son” à Cuba depuis des dizaines d’années. Ancêtre de la salsa et porté par le phrasé unique de la guitare Tres, le “Son” est l’essence même de la musique populaire cubaine.
Salvador Repilado, fils de Compay, a repris le groupe de son père dès la mort de celui-ci en 2003. Depuis, il arpente les scènes du monde en perpétuant l’infinie générosité d’une musique immortelle.