Adolescent, sa voix lui était pénible, raconte-t-il. Ainsi, c’est à sa sœur et à sa compagne qu’il fait chanter les morceaux qu’il compose dans sa chambre. On lui accorde, ce n’est peut-être pas dans la justesse de sa voix que réside son talent. Pourtant, sa famille l’encourage à continuer, et peu à peu se construit l’univers décalé de Katerine, dans des chansons teintées d’humour et marquées par un goût prononcé pour l’absurde. Il se fait connaître du grand public par le titre Je vous emmerde en 1999, puis marquera les esprits avec Louxor (extrait de l’album Robots après tout sorti en 2005, salué par la critique et disque d’or), ou encore Des Bisous ou La Banane. « Je ne trouve mon bonheur nulle part » déclare le chanteur fantasque. Insatisfaction providentielle qui le pousse à explorer sans cesse de nouvelles voies et moyens d’expression. Katerine est friand de collaborations en tous genre : avec le groupe Francis et ses peintres, il met en ligne des reprises de tubes de la chanson française, au rythme d’un titre par semaine. Il réalise les albums de plusieurs artistes comme Helena Noguerra ou Arielle Dombasle, compose pour l’actrice Anna Karina, écrit pour Bertrand Burgalat. Artiste pluridisciplinaire, Katerine est aussi acteur (Je suis un No man’s land, dans lequel il incarne un chanteur qui se réfugie chez ses parents pour fuir une groupie foldingue), mais aussi écrivain, dessinateur ; c’est d’ailleurs lui qui réalise la pochette de son dernier album. Ce dixième opus, intitulé Le Film et sorti au printemps dernier explore des domaines intimes, sur une musique légère et minimaliste, ponctuée de chœurs d’enfants. La voix toujours haut perchée, il se livre notamment sur le temps qui passe, les relations humaines, ou la mort de son père. Katerine revient jouer sur la péniche nouvellement amarrée port des Invalides et dont il a assuré l’ouverture en musique en mai dernier. Un irrésistible OVNI musical pour se remettre à flot.

—  Inès