Dans la religion zoroastrienne, les gathas sont des hymnes liturgiques et des prophéties poétiques. L'univers colle bien à celui de la ténébreuse chanteuse et violoncelliste bordelaise. Pour autant, la demoiselle n'a rien d'une illuminée : évitant soigneusement la prose ésotérique, Gatha préfère garder les pieds sur cette Terre cabossée, et les yeux dans les étoiles.
Dans son 2ème E.P., Renaissance, elle raconte les passions fulgurantes, les fuites en avant et les pas en arrière, les deuils suivis des jours radieux. Elle zoome tout autant sur ses personnages que sur leurs ombres. Plongées en apnée, chansons vertigineuses. Elle aurait pu choisir des gospels pour arpéger ces histoires de renaissance, elle joue "bordeline" plutôt que les "born again". Bercée par le jazz et le rock dès son enfance, elle intègre le conservatoire en violoncelle à sept ans pour un long cursus classique. Sa musique ne le sera pas, elle crée son propre triptyque : violoncelle, chant et bidouilles électroniques pour creuser un sillon fait de mélodies pop et d'ambiances trip-hop, de grands écarts entre Tricky, Dominique A et Erik Satie. Avec toujours cette impression de chaos maîtrisé, comme lors-que, seule dans sa chambre, elle s'embarque dans d'étranges DIY sessions, à l'image de "Comme ça", sa complainte "björkesque", où les échos graves du cello le disputent aux boucles métalliques des machines. Musique "gathartique".
Renaissance (Idol/Universal Publishing)
En concert le 25/04 aux Trois Baudets
Un article à retrouver dans notre magazine d'avril