"La musique est un cri qui vient de l’intérieur", écrivait Bernard Lavilliers. C’est sans doute pour ça qu’il a confié ses premières parties à Faada Freddy. Avec pour seul instrument des voix et des percussions corporelles, le chanteur et rappeur sénégalais nous ramène à l’essentiel. Dans son premier album "Gospel Journey", sorti en janvier 2015, Faada Freddy, toujours à (voix) nu, mélange subtilement ses influences punk, jazz et blues, les chansons africaines et les negro spirituals. Seul ou accompagné d’une chorale gospel, il se laisse aller à un corps à chœur envoûtant. Inclassable. Le compositeur n’en est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà écumé les scènes internationales avec le groupe Daara J. Family, le collectif dakarois de hip hop, soul et reggae. Pour son projet solo, il voyage léger ; dans ses bagages, ce sont le chapeau melon et la canne argentée qui prennent le plus de place, pas de gig-bag donc, juste sa poitrine comme caisse de résonance. Bernard Lavilliers n’a pas été le seul à avoir été séduit, Abdou Fatha Seck de son vrai nom ayant été invité à faire les premières parties de Imany, Zaz, Ben l’Oncle Soul, Asaf Avidan, ou encore Lenny Kravitz et Johnny Hallyday ! Déjà bien entouré, l’homme-orchestre ne prend pas la grosse tête pour autant. Après un concert dans une salle de Pigalle, il n'a pas hésité à faire son after avec 300 personnes dans le métro, "pour les raccompagner chez eux". Alors, prenez votre pass Navigo, car l’artiste est de retour en Ile-de-France le 23 juin à la Ferme du Buisson.

—  Pauline Savatier