Avec son dernier album, "Cap Waller" (Cinq7/Wagram), Bertrand Belin plaçait la rentrée sous le signe du rock léché, lettré, des plages de galets pour poètes à franges rebelles et des bourrasques à défriser les coiffes bigoudènes. Du folk, du funk, des décors glam-rock, western Morricone, et des dancefloors disco sous la baguette du dandy breton à la voix caverneuse et au flegmatique flow. Belin, plus sec que jamais. Revoilà l'auteur du roman "Requin" grimé en loup de mer, en ciré sous une "pluine, folle, folle folle” comme il le chante, l'air de ne pas y toucher, dans le refrain du single groove "Folle, folle, folle". Ce B.B.-là se moque bien des bêtes à cornes comme des bigorneaux, il a quitté ses landes bretonnes pour apporter un peu de fièvre rock et de chaleur humaine sur les scènes parisiennes, au Trianon en remplacement du Bataclan. En pensées, en déhanchés.

—  Milo Green